dimanche 28 août 2011

Nanmadol, le typhon qui arrive sur Taïwan 南瑪都臺灣颱風

Nanmadol n'est pas un nom de médicament mais bien le nom d'un typhon de force moyenne, ses vents ne soufflent que jusqu'à 177km/h. Il arrive sur Taïwan en ce moment même et l'oeil est en train de toucher les côtes du sud est de l'île.
Il est beau, n'est-ce pas? D'ailleurs on voit bien son oeil. Mais cette photo satellite est ancienne déjà car elle date de vendredi dernier, le 26 août.
Maintenant le typhon a un copain :
Celui qui se trouve à l'est de Nanmadol c'est Talas, le nom est mieux choisi, je suis d'accord avec vous.
Talas est un typhon de force faible. C'est parce qu'il se trouve à l'est que Nanmadol n'a pas d'autre choix que de passer sur Taïwan, sinon, il aurait sûrement fait comme les autres typhons de cette année, il aurait gentiment contourné l'île.
Voici pour l'instant la hauteur des précipitations depuis ce matin. A gauche vous avez la légende, le violet indique une pluviométrie de 130 mm de pluie.
Lorsqu'on voit cette carte, on comprend pourquoi les autorités, hier, ont demandé à la population d'évacuer les villages de toute la côte est.
Si l'analyse des typhons et des ouragans vous passionne, j'ai trouvé un anglophone sur Youtube qui ne poste que des vidéos, d'au moins 15 min, dans lesquelles il présente la force, la trajectoire, la vitesse,  et tous les aspects qui touchent aux typhons. Voici sa vidéo sur le typhon Nanmadol, si vous avez du mal à dormir le soir aussi, ça peut servir!

Voici également les spectacles des éclairs dans un ciel remplis de cumulonimbus quelques jours avant un typhon. C'est grâce à ces phénomènes que les vieux, à l'épque sans satellite, pouvaient connaître l'arrivée d'un typhon.

lundi 15 août 2011

Boutique indienne à Taipei 在臺北有一家印度店

Manger des chapatis pour accompagner un poulet tandoori à Taïwan, c'est possible! Grâce à la boutique indienne Trinity Indian Store qui se trouve dans le quartier de la tour 101, au deuxième étage d'un immeuble un peu miteux.
On peut acheter toutes sortes d'épices, et de curry. Moi j'ai acheté du tandoori en souvenir de ces barbecues dans le jardin où l'on faisait griller des côtes de porc après les avoir enduites de curry tandoori!! TROP BON!
J'ai aussi acheté des graines de fenugrec car Mahmoud au Karkadé à Grenoble (délicieux café et restaurant égyptien au 6 rue Servan) m'en avait servies une fois en infusion. 
Bref, j'ai acheté plein de trucs et même un savon Médimix, le savon indien légendaire! J'ai même failli acheter une copie d'un CD de Zakir Hussain. Il y a des bollywood que l'on peut acheter pour pas cher. C'est le paradis quoi! 
Ce qu'il y a dans les sachets jaunes c'est ce fabuleux dessert aux pistaches, à la cardamone et aux autres épices. 
Là-bas on peut acheter les lentilles blondes pour faire le daal, on peut acheter du cumin en grains, ou en poudre, de la cannelle en bâton, du tabac indien, des graines que l'on croque pour avoir une bonne haleine, du riz basmati, des préparations pour faire le gulan jamun, des craquers indiens... 
Aujourd'hui donc, j'ai fait des chapatis, qui étaient réussis en plus!
J'ai mangé ça avec des légumes sautés à la cardamone noire, car j'en ai trouvé là-bas!

Le plus intéressant de la boutique c'est le vendeur, un taïwanais qui a grandi à Mumbai et qui parle chinois avec un accent indien métissé de mots anglais, quand il parle ça donne ça:

"跟他我說permit我沒有啦,所以you just let 我們進去,I told him,可是他說 he didn't want." 

Faut y aller, vraiment ça vaut le détour, voici l'adresse:

Trinity indian store
Taipei city
Zhongxiao Est road 5th section
N° 137, 2d floor
tel: 02 2756 7992

Un marché traditionnel au sud de Taïwan 在臺灣南部一個很傳統的市場

Sur l'île de Taïwan on peut rencontrer des petits villages ou des villes de taille moyenne qui ont une architecture complètement différente de ce que nous imaginons de Taïwan.
C'est le cas de Qishan, qui se trouve derrière les montagnes de Meinong à une heure de Kaohsiung. Cette petite bourgade jouxte Shaolin qui été la zone la plus touchée par le typhon Morakot en 2009.
Le paysage deux ans après,  garde encore les traces du typhon; les montagnes sont complètement éventrées, les routes toujours en reconstruction.

Lorsque l'on marche dans la rue principale de cette petite ville, on est très surpris en tant qu'européen de  voir cette architecture hollandaise, mais elle ne date pas de l'époque de l'occupation hollandaise.
Elle date de la période de la colonisation japonaise, de 1895 à 1945. Derrière les grands bâtiments bien européens on retrouve les maisons traditionnelles taiwanaises en briques rouges. 
Je veux vous présenter son marché qui est vraiment typique de Taïwan selon moi, ou plutôt typique d'un Taïwan que l'on trouve surtout au sud. 
On peut acheter les pousses de bambous, des poulets fraîchement déplumés, des légumes de toutes sortes, des médicaments chinois, des choux blancs, des citrons verts, des régimes de bananes ou des concombres amers. 

Et si vous souhaitez voir comment on achète la viande au marché, le film est là. Ne râtez pas la fin du film, car après la mamie qui tripote la viande et se cure le nez, la fin est somptueuse!

Si vous voulez voir un petit vendeur de cocombres amers, c'est là.
Ces légumes ne se trouvent que dans la région de Meinong, car ils sont cultivés dans les marais artificiels et sont très appréciés des Hakka, très nombreux dans ce coin. Je vous avais déjà présenté ce légume il y a trois ans lors de ma première visite à Meinong. Chaussé de bottes qui montent jusqu'au ventre, voici comment on le ramasse.

lundi 8 août 2011

JiuFen ou une ambiance un peu méditerranéo-japonaise 九份就是一個意大利也日本的氣氛

Non ce n'est pas l'Italie mais JiuFen, un village qui se trouve sur la côte nord est de Taïwan.
Les taiwanais et les touristes étrangers aiment beaucoup se promener à Jiufen pour la vue sur la mer bien sûr, mais surtout pour toutes les petites boutiques qui se trouvent dans des rues toute étroites. Un air de Sicile ou d'Italie se fait sentir sur les terrasses, les gens qui se promènent jusque tard, les amoureux qui se retrouvent pour des rendez-vous romantiques.
D'un certain point de vue, ça peut aussi faire penser au dessin animé Le Voyage de Chihiro car cette ancienne ville japonaise a gardé quelques maisons de l'époque comme la fameuse maison de thé que j'avais déjà prise en photo maintes fois, et certains restaurants.
Pour y aller depuis Taipei, le plus simple est de prendre le train jusqu'à RueiFang 瑞芳 et ensuite de prendre le bus qui montera directement jusqu'à l'entrée des petites rues. Depuis la gare de Rueifang vous pouvez aussi rejoindre la vallée de PingXi qui est autrement plus naturelle et magnifique.

Spécialités culinaires de Taïwan 臺灣的特色 臺灣名菜

Voici quelques plats succulents que l'on peut déguster à Taïwan, et même quelquefois pendant un seul repas, car il n'est pas rare de manger entre 5 et 10 plats pendant un repas, c'est la norme ici. C'est super Taïwan hein?
 Ci-dessus, une salade de cacahuètes aux carottes et petits concombres frais. Pour l'assaisonnement, ils ont mis du persil et un peu d'huile.
Ce plat est chaud, c'est du porc émietté cuit assez longtemps dans sa sauce.
Voici la fameuse omelette à la cive. Ce plat est souvent mangé au petit déjeuner.
Voici les traditionnelles feuilles de patate douce simplement cuites à la vapeur. ce plat est très populaire dans tout Taïwan, on peut en manger au nord, au sud à l'est et à l'ouest, en ville et à la campagne.
Le tofu frais cuit avec une sauce à la tomate et aux haricots coco.
Le riz sauté assaisonné de copeaux de viande ou de poisson selon son goût.
Souvent épicé grâce à l'ajout de rondelles de piment rouge, le petit concombre frais et croquant a beaucoup de fans parmi les français! Quelquefois, comme ci-dessus il est arômatisé au citron et à l'ail, et devient assez acide. C'est un des rares plats taiwanais à être acide. Les taiwanais considèrent l'acidité comme un goût mauvais.
Voici une spécialité du sud de Taïwan, en taiwanais cette gourmandise se nomme la tortue rouge 紅烏龜. Le colorant n'est pas naturel malheureusement.
Dans sa version traditionnelle il est fourré à la pâte d'haricot hazuki, mais celui-ci est fourré à la cacahuète concassée. L'enveloppe est faite d'une pâte de riz gluant, et il se mange chaud.
C'est une sorte de déclinaison taïwanaise du Moatchi ou mochi japonais!
Voici une table typique d'un repas à Taïwan.
Maintenant vous savez pourquoi je suis à Taïwan!! héhéhé!!!

香蕉,芭蕉,蜜蕉, 佛手蕉! Les variétés de bananes de Taïwan

En allant à Shanlin près de Kaohsiung, j'ai découvert qu'il existait, en réalité plusieurs espèces de bananes. Je pense que c'est comme ma découverte des champs d'ananas alors que je pensais que les ananas poussaient dans les arbres, tout le monde doit être au courant sauf moi!

A Taiwan il y a les petites bananes violettes, et les toutes petites jaunes mais je n'ai pas de photos, vous savez comme celles que l'on trouve dans les supermarchés en France, dans le rayon fruits exotiques et qui coûtent très cher!!
Je vous présente ci-dessus les ba jiao 芭蕉, qui ressemble à des banades plantains, larges et très parfumées, elles ont le goût des arômes artificiels de banane selon Nicolas.
Ci-dessus, ce sont des foshoujiao 佛手蕉 c'est-à-dire les mains de Bouddha. Peut-être qu'avec cette photo vous comprendrez mieux:
 
Elles ressemblent à des doigts en somme!
Mais saviez-vous que le mot banane en français signifie "doigt" également?
Selon Mr Wikipedia:
"Le mot « banane » est dérivé du portugais,
lui-même probablement emprunté au bantou
de Guinée ou à l’arabe « banan » (بنان)
(qui signifie « doigts »)"
Source: Wikipedia, article: "Banane"
Donc tout cela a une cohérence!
A l'intérieur il y a des petites graines qui croquent sous la dent.
Celles-ci sont des  Mijiao 蜜蕉, c'est-à-dire des bananes au miel, à l'aspect elles ressemblent aux bananes plantains mais il paraît qu'au goût elles sont beaucoup plus sucrées et parfumées.
Bien sûr à Taiwan, la variété de banane que l'on rencontre beaucoup c'est celle que nous avons en France et qui a exactement le même goût, la banane allongée, sans trop de graines à l'intérieur et assez fade.
Il est courant dans le sud de Taiwan que l'on vous offre gratuitement ces bananes car les bananiers poussent de partout et l'on considère la banane comme un aliment pour les cochons.

vendredi 5 août 2011

Des orchidées, un moustique et de l'acupuncture 蘭花,蚊子,針灸

A quelques kilomètres de Meinong, au sud de Taiwan, près de là où un village entier a disparu dans un glissement de terrain l'année dernière après le passage du typhon Morakot, se trouve des horticulteurs spécialisés dans les orchidées.
Ils ont des hectares et des hectares de culture sous serre. Il n'y a que le couple et deux employés qui y travaillent.


J'ai compris à ce moment-là pourquoi les oochidées en France ont du mal à pousser, parce qu'il fait trop sec. L'humidité sous les serres est entretenues par des jets d'eau, et des brumisateurs qui marchent toutes les demies-heures.
Le propriétaire m'a fait découvrir un nouveau fruit, le "polomi" selon la phonétique ( quelqu'un connait le nom en français?). Pour prendre cette photo, pour vous mes chers lecteurs virtuels je me suis faite piquer par une nuée de moustiques, au moins plus de 10 piqûres d'un coup!!
La peau ne se mange pas, ce sont seulement les morceaux de chairs jaunes que l'on mange. On dirait des litchis plus sucrés et plus fruités qui se sont tous mis dans ce fruit énorme et extrêmement lourd.
Et puis un soir j'ai vu un truc trop bizarre: un moustique qui mangeaut une banane, enfin qui pompait le jus je pense. J'ai fait un film car ce moustique est celui qui donne la dengue.
Le lendemain je vois la propriétaire allongée sur la table de massage avec des trucs tout bizarres plantés dans le dos!! Et ça fumait et c'était chaud...
Je lui ai demandé si elle avait mal, elle m'a dit que non, que son dos se décontractait enfin et que c'était plutôt agréable. Je connaissais vaguement cette technique d'acunpuncture via un ami Ougandais qui s'était fait faire ça aux genoux.
Et après elle s'est retrouvée plantée de partout. Elle avait fait une chute la semaine d'avant, c'est pour cela qu'elle se retrouvait avec la totale. Pour une française comme moi, c'était un peu impressionnant.

Fabrication de thé BaoZhong à PingLin 在坪林做保種茶

Au sud-est de Taipei, il y a une petite ville au pied de plusieurs chaînes de montagnes. C'est PingLin.
Cet endroit est connu pour son industrie du thé, je dis industrie car les jardins de thé couvrent énormément de flancs de montagnes et cela depuis des siècles.
Comme l'année dernière à la même période, j'ai participé à un atelier de fabrication de thé BaoZhong à PingLin avec le producteur et fabricant de thé: Mr 鄭添福 Zheng TianFu:
Nous avons passé une journée très instructive. Nous avons d'abord accompagné les cueilleuses de thé qui cueillaient nos feuilles tout en haut des montagnes, dans les jardins de thé, ensuite nous avons commencé à manipuler les feuilles.

Le film du trajet en camionnette jusqu'aux jardins de thé.


Nous les avons faites sécher au soleil après les avoir un peu remuées pour commencer la fermentation, c'est-à-dire le moment où la sève sort de la feuille et où la feuille s'oxide peu à peu.
Il y avait une petite fille qui manipulait avec soin et concentration ses feuilles. Elle était rigolote car elle défendait à sa mère de toucher ses feuilles.
Je vous mets des photos  dans l'ordre chronologique pour que vous voyiez ce qu'est la fermentation:
 
Mais pour le BaoZhong la fermentation est très faible, elle n'atteint que 30%, donc l'aspect des feuilles n'est pas aussi remarquable que pour un thé très fermenté comme le DongDingWulong ou le TieGuanYin.
voici la tête des feuilles après les deux feux et le séchage:
Le feu c'est ça: c'est le fait de passer au feu les feuilles de thé en les remuant de sorte à ce qu'elles ne brûlent pas. Cette opération est faite deux fois. ( ça c'est Nico l'escroc!!! )
Ensuite il y a l'étape où l'on donne aux feuilles une forme torsadée, je n'ai pas pris de photos à ce moment-là mais j'ai fait un film ici.
Comme on n'a pas arrêté de 10h à 2h30, certains cèdent à la fatigue.
Pendant que les plus jeunes pêtent le feu avec leurs sacs remplis de feuilles de thé fraîchement séchées.