mardi 27 septembre 2011

Des illustrateurs taiwanais au festival international de la BD de Chambéry 香貝里漫畫節

Taïwan est le pays invité d'honneur du festival de la BD de Chambéry les 15, 16 et 17 octobre 2011!

Voici le site officiel: http://www.chamberybd.fr/
J'adore le fait qu'ils aient écrit "pays invité"!
Je pense qu'il doit y avoir une communauté taiwanaise à Chambéry ou bien des amateurs de mon île préférée!

dimanche 25 septembre 2011

La ruelle birmane à Taipei 緬甸街

Au sud de Taipei, à 10 minutes de marche du terminus de la ligne jaune du métro (Nanshijiao), on remarque un quartier pas comme les autres.
Les écritures ne sont plus du mandarin et les gens sont dehors, aux terrasses de café. Il y a des hong-kongais, des birmans, des indiens, et les boutiques sont aussi différentes que les gens, on trouve des épiceries indiennes, des cafés birmans, des restaurant hong-kongais, des pâtisseries du sud de la Chine. C'est animé et bruyant surtout le dimanche matin, au moment où le marché bat son plein.
Ici l'ambiance n'est plus vraiment taiwanaise, quelque chose est différent. Certains jouent aux cartes, d'autres fument et conversent, les plats sont étranges, les boissons ont des couleurs particulières, les odeurs ont changé.
Nous avons mangé de ce gâteau au curry dans une boutique hallal où tout était écrit en langue birmane. Un homme cuisinait ces pains dans un four en terre au milieu de la pièce.
Un peu plus loin, sur le trottoir un homme faisait des petits tas d'épices sur des feuilles de bétel. Il empilait de la carotte râpée, de la cannelle, de la cardamome et d'aut日es épices inconnues. Un fois tout installé sur sa petite feuille verte, il enroula le tout et nous dit de la mettre dans notre bouche et de mâcher.
Après le repas, c'est agréable car les épices aident à digérer,  mais avoir des bouts durs dans la bouche pendant une heure et plein de salive, c'est un peu bizarre. J'ai finalement craché le tout alors qu'Eric a réussi à tout avaler peu-à-peu.

mercredi 21 septembre 2011

Taichi, reliques aborigènes et traversée dans la jungle. 太極拳,原住民,热带森林

Ce dimanche après-midi a commencé par un joyeux cours de Taichi en bas de ma montagne. Nous étions dans la propriété d'un monsieur richissime qui souhaite se mettre au taichi.
Une fois le cours fini, nous avons décidé de remonter la montagne à pieds, par les fameux escaliers que je vous avais déjà présentés ici! Mais à ce moment-là Mr Lin, le propriétaire du lieu nous propose de prendre un raccourci pour récupérer la route un peu plus haut. Il nous accompagne donc, un bâton de bambou à la main et se dirige vers l'arrière de sa propriété.
Personnellement, je n'ai pas compris où nous allions car il n'y avait pas de chemin, même pas la trace d'un sentier, seulement un mur de végétation style jungle tropicale.
Mais il nous assure que c'est juste derrière, et il se met, à la manière d'Indiana Jones à agiter son bâton vers le sol, à taper le sol avec ses pieds, et à tenter de couper les liannes et les fougères qui obstruent le passage et sûrement à éloigner les serpents... gloups!. Nous restons perplexes.
Il nous appâte, ce coquin en nous disant qu'il y a des reliques des aborigènes Ketagalan.
Le même genre d'araignée est tombée sur l'épaule d'une amie, qui ne pouvait que crier: "c'est dégoûtan! c'est dégoûtant!!" en chinois.
Dans le stress, le frère de Fanli a confondu deux mille-pattes avec un serpent, j'ai dû intervenir, moi qui adore les serpents désormais, pour affirmer et rassurer l'équipe que ce n'était pas des serpents. Moment de soulagement, dans le silence, nous continuons, certains glissent et tombent sur les feuilles luisantes de la jungle plaquées au sol par la fougue de notre guide. Nous arrivons enfin devant une grotte.
Désolée pour le cadrage serré, mais je ne me suis pas sentie de me mettre dans la jungle qui se trouvait derrière moi pour prendre une meilleure photo.
Finalement au bout d'un moment nous avons rejoint un sentier, qui était un vrai, cette fois-ci et nous avons pu rejoindre la route.
Mais nous n'étions toujours pas arrivés à destination, nous avons donc continué en prenant les escaliers et en évitant le soleil grâce aux grands arbres de cette forêt.
Nous sommes passés devant le petit pont et ensuite nous avons acheté, au bord de la route des brioches au bambou faits par la vieille dame (cf. ici) et des tomates à la dame qui ne dit jamais bonjour mais "achète des légumes" 買菜。Je l'ai tellement entendu dire "maicai" que maintenant je l'appelle comme ça.
Quel dimanche!!

samedi 17 septembre 2011

Seediq Bale, l'histoire des aborigènes de Taiwan au cinéma 賽德克族 關於原住民一部臺灣電影

Le film Seediq Bale est sorti en salles le 9 septembre pour la permière partie et sortira le 30 septembre pour la seconde.
Il constitue un événement majeur pour Taïwan car c'est la première fois que cette partie de l'histoire des aborigènes est montrée sur les écrans.
Malgré la violence et les nombreuses scènes de combat le gouvernement taiwanais a refusé de mettre une limite d'âge pour ce film. Ainsi tous les taiwanais peuvent voir et connaître davantage un moment de l'histoire des aborigènes de leur île.


Le film a été tourné avec des acteurs professionnels et non professionnels, tous issus des tribus Seediq, Atayal, ou Truku.
L'acteur principal ci-dessus, est un aborigène qui exerce la profession de routier.
J'avais fait une vidéo dans une boutique d'un forgeron truku où l'on peut entendre la langue truku qui ressemble énormément à celle parlée dans le film.
  
 Malgré le fait que ce film raconte le massacre par les japonais de toute une tribu aborigène en réponse au massacre par les aborigènes de plusieurs colonies japonaises qui s'étaient installées depuis 20 ans sur les terres des aborigènes, le Japon accueille assez chaleureusement ce film.
Après les calculs des dons faits au Japon après le tsunami du 11 mars, Taiwan se place en tête de la donation la plus importante, cela permet de montrer les bonnes relations que les deux pays entretiennent aujourd'hui, et ce film ne risque pas de jeter un froid dans ces relations.

Voici la bande annonce du film dont les sous-titres sont essentiels car l'histoire est vue du point de vue des aborigènes et est presque totalement racontée dans la langue seediq.
Selon moi ce film est une réussite non pas du point de vue de la réalisation, qui bien qu'elle ait nécessité des moyens énormes et un budget important ressemble beaucoup à un film du genre hollywoodien, mais du point de vue du regard portée sur cette histoire. Loin de faire des aborigènes un peuple de doux sauvages aux moeurs en osmose avec les éléments naturels, ce film montre la férocité entre tribus et la violence des guerriers chasseurs aborigènes, ce qui est plus proche de la réalité.
Il est aussi montré l'assimilation de certains aborigènes à la société japonaise et les problèmes d'identité que cela pose pour eux et pour leur tribu.

C'est un film qui va bien sûr faire réfléchir sur la place accordée dans la société taiwanaise à ces aborigènesen voie de disparition, à cause de leur mode de vie ancestral et tribal.

vendredi 2 septembre 2011

PingLin randonnée et rite funéraire taoïste taïwanais 坪林傳統殡葬

A une heure de PingLin 坪林 en voiture, en suivant une rivière, vous êtes au pied de plusieurs chaînes de montagnes et de là commence une multitude de sentiers de randonnée. Le sentier que nous avons pris suivait la rivière et partait en direction de Shuang Xi雙溪 qui se trouve au nord est de PingLin.
Le sentier avait l'avantage d'être très plat et à l'ombre, au mois d'août ce genre de détail compte à Taïwan!
Au détour d'un virage nous avons rencontré ces urnes que je pensais être remplies de cendres funéraires.
A Taïwan, une tradition taoïste consiste à enterrer provisoirement un mort et quelques mois après, à faire venir un spécialiste qui déterre le mort, assemble les os et les place dans l'ordre du corps à l'intérieur une jarre qui est ensuite entreposée dans un lieu dit sacré. La famille vient ensuite régulièrement honorer ces ancètres en faisant brûler de l'encens et en offrant  de la nourriture comme vous pouvez le voir sur cette photo.
Désormais peu de familles s'adonnent à cette tradition,  à Taïwan les morts sont incinérés et les cendres placées dans de grands monuments qui ne servent qu'à ça.
Le long de cette randonnée il y avait des pommes d'eau, je crois que c'est leur nom en français . En chinois ça se nomme lian wu 蓮無. Lorsque je suis arrivée à  Taïwan, j'appelais ça des poires polystyrène à cause de la forme et de la chair blanche très aérée qui se trouve à l'intérieur.
Pour les cueillir, les propriétaires de ce camping d'où nous avons commencé la randonnée, avaient mis à disposition ces filets.