vendredi 23 mars 2012

Une gare japonaise près de Chiayi 嘉義縣,日本火車站

Près de Chiayi, sur la voie ferrée qui mène à plus de 3000 mètres d'altitude à Alishan ( cf Alishan et Zhushan ici) se trouve une petite gare anciennement construite par les japonais à l'époque de la colonisation japonaise (1895-1945).
Vous pouvez voir les marche-pieds qui servent à monter dans le train! Les locomotives sont exposées dans la montagne et certaines fonctionnaient à la vapeur.
  A l'intérieur, des photos montrent le lieux à l'époque lorsque la gare fonctionnait. Des panneaux racontent l'histoire de cette petite gare depuis sa construction jusqu'à son abandon. 
J'ai entendu dire que le train d'Alishan avait repris son service car les travaux étaient presque terminés. Je vous rappelle que le typhon Morakot en août 2009 avait provoqué des glissements de terrain qui avaient enseveli des tronçons de la voie ferrée.

土溝的老房子 Les vieilles maisons de Tugou

Dans le village de Tougou, dans la région de Tainan, les vieilles maisons n'ont pas changé depuis des décennies et c'est un plaisir pour les européens que nous sommes de déambuler au milieu des rues, le long desquelles s'alignent ces traces du passé.
La plupart est à l'abandon car qui viendrait vivre ici, devenir paysan et gagner trois fois rien, loin de tout? Quelques familles vivent encore ici car un grand-père ou une grand-mère est encore là.
Dans ce village, on vit de la culture du riz, de certains fruits cultivés sous serre, et de quelques légumes. Autrefois, on plantait de la canne à sucre et les cerisiers en fleurs amenaient des touristes. Désormais, il ne reste plus grand chose.
Le paysage est tout plat, beaucoup de routes ne sont pas goudronnées, des chiens sauvages rôdent à droite à gauche, les boutiques sont presque inexistantes, mais il y a deux magnifiques lacs, et des oiseaux migrateurs rendant l'endroit sauvage. 

土溝一個得看的地方 Un village taiwanais devenu lieu d'expression artistique : incontournable!

Pour le nouvel an chinois, une voisine nous a invitées dans la région de Tainan, dans un petit village repris en main par les jeunes étudiants en art. Là-bas n'habitent que des personnes âgées qui ont connu les vaches qui travaillaient dans les rizières, les fêtes et les événements qui réunissaient tout le village autour de la cuisine collective, la rivière dans laquelle on lavait le linge, on pêchait le poisson, on cueillait les herbes... 
Aujourd'hui presque tout cela a disparu, il y a plus d'un dizaine d'années qu'on a fêté la mise à la retraite de la dernière vache du village, les jeunes ont déserté pour la ville et les maisons s'écroulent les une après les autres, seuls quelques touristes en vélo s'égarent dans ce joli petit village maintenant silencieux.
Mais les jeunes du village, voyant cet endroit pérécliter, ont décidé de le faire revivre en utilisant leurs talents artistiques. Ils ont envahis le village en reconstruisant la cuisine collective. (ci-dessus)

 Dans les rues, ils font des clins d'oeil à leur culture, en réutilisant les photos des anciens ou en reprenant des éléments bien taiwanais: 
 Ils ont aussi recréé des lieux de rencontre, où jeunes et vieux peuvent discuter, et ils ont aussi installé une salle de cours où les professeurs de l'université de Tainan peuvent venir donner des conférence ou bien organiser des ateliers.  
Dans cet espace, des cours de peinture, de sculpture de pierre sont organisés, un espace petite enfance a aussi été installé où des bénévoles viennent proposer des activités aux plus jeunes. 
 Au milieu de cette campagne devenue très calme, les jeunes ont réussi à recréer une vie, et désormais, les gens sortent de chez eux, les petits rencontrent les anciens, des touristes se pressent pour voir ce petit univers.
Pas loin de là, le taileur de pierre qui enseigne aux anciens du village son art a construit sa maison: 
Le plus rigolo sont les toilettes, car de l'extérieur la vitre est réfléchissante, donc on ne voit pas l'intérieur, mais voici la vue depuis l'intérieur: 
Voici des liens pour voir d'autres installations et activités du village:

mercredi 7 mars 2012

Hoi An c'est le Vietnam historique 會安市是古老越南的美麗

Après quelques heures de bus nous voilà à Hoi An. Japonais, chinois, français, espagnols, tout le monde a tenté d'imposer sa colonisation à cette ville qui porte désormais dans son architecture les traces de toutes ces intrusions historiques.
C'est dire l'intérêt que représente ce lieu pour les touristes. Elle a été classée patrimoine historique en 1999. A chaque ruelle on s'émerveille devant ces maisons restées intactes, ces anciennes échoppes, ces petits temples et surtout le vieux pont japonais en bois du XVIIème siècle:
C'est également le fief des lanternes de toutes les couleurs. Le soir les gens déposent dans le courant de la rivière qui traverse Hoi An des lanternes en papier coloré (et polystyrène pour fixer la bougie), personnellement je ne peux m'empêcher de penser à cette pollution qui s'en va vers la mer chaque soir... mais certes c'est beau.
Le marché qui se trouve au centre du bourg est assez intéressant, si on ne s'occupe pas des centaines de "buy something m'dame" qui ne cessent de résonner de toutes parts. Une touriste a répondu très violemment à une énième vendeuse qui lui demandait de "buy something  m'adame":
- "NOOOOO!! I won't buy anything because if I buy something each time a vietnamese asks me to buy something I will have no money".
La vendeuse a souri et lui a répondu :
- "So, why did you come to Vietnam then?"
Pas mal, hein? La touriste a haussé les épaules et est repartie un peu aigrie.
A Hoi An on peut visiter les ruelles, manger à un étal du marché du riz avec des légumes et des pousses de bambou pour 30 centimes d'euro, on peut se faire faire des vêtements sur mesure car c'est la ville des tailleurs. Les commerçants reprennent des coupes et des modèles sur internet et vous les refont sur mesure pour 10 fois moins cher. Ainsi, j'ai un super manteau pile poil à ma taille et qui m'a coûté 35 euros. J'aurais même pu encore baisser le prix mais je trouvais ça nul alors j'ai accepté le prix tel quel. Le Vietnam est le pays de la négociation, surtout lorsqu'on est blanc et touriste.
Dans la rue principale ne râtez pas la boutique de réinsertion, elle forme et emploie des handicapés, et possède toute une charte concernant la juste redistribution de l'argent afin de permettre à ces personnes de gagner dignement leur vie malgré leur handicap. On peut visiter les ateliers où les personnes travaillent, c'est impressionnant de voir un trisomique appliqué à teindre le même modèle d'étui à baguette que l'on vient d'acheter. Donnez un peu de votre argent à ces gens-là, ça en vaut la peine.